Name
Hypertension intra-crânienne secondaire chez les patients atteints de leucémie myéloïde aigue (LAM) traités par acide tout trans rétinoïque (ATRA), à propos d’une série de cas

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Orateurs :
Mr Simon BLOT
Tags :
Résumé

But

Rapporter deux cas d’hypertension intra-crânienne (HTIC) secondaire à un traitement par acide tout trans rétinoïque (ATRA) chez les patients atteints de leucémue aigue myéloïde.

Description de cas

L'acide tout trans rétinoïque est un métabolite du rétinol utilisé dans traitement de la leucémie aiguë myéloïde. De nombreux effets secondaires ont été décrit, parmi lesquels le tableau d’hypertension intracrânienne. Nous reportons ici les cas de deux patientes atteintes de leucémie aiguë myéloïde de type 3 ayant développé une hypertension intracrânienne secondaire à une chimiothérapie comprenant de la rétinoïne.

Cas clinique

Cas 1 : Une patiente de 20 ans présentant une leucémie aiguë de type 3 traitée depuis 8 jours par ATRA a été adresse aux urgences ophtalmologiques devant des céphalées en casque. L’examen clinique retrouve des deux côtés une acuité visuelle 1.0 - P2, un œdème papillaire de grade 2, un élargissement de la tâche aveugle au champ visuel. L’imagerie cérébrale est normale. La ponction lombaire confirme le diagnostic d’HTIC. L’ATRA a été temporairement arrêté permettant la disparition des symptômes en 2 mois. Dès la reprise du traitement, il fut constaté une récidive des céphalées avec réapparition d’un œdème papillaire bilatéral nécessitant l’arrêt définitif du traitement.

 

Cas 2 : Une patiente de 25 ans traitée par ATRA pour leucémie aiguë a été adressé 20 jours après début du traitement pour baisse d’acuité visuelle, diplopie et strabisme associé à des céphalées. L’imagerie cérébrale était normale. L’examen clinique initial retrouvait de façon bilatérale une acuité à 0.8 – P2, une paralysie de l’abduction, un œdème papillaire grade 4 avec des hémorragies péri-papillaires en flammèches. La suspension du traitement a permis la régression des symptômes en 3 mois.   Dès le 11e jour de reprise, les symptômes sont réapparus de nouveau ainsi qu’un œdème papillaire de grade 2. Il a été donc décidé de suspendre définitivement le traitement. Trois semaines après arrêt de la deuxième cure, l’examen clinique s’est normalisé. Il persistait un discret élargissement de la tache aveugle au champ visuel.

 

 

Discussion

L’HTIC est une complication rare de ATRA.  La survenue d’une HTIC sous traitement, la disparition des symptômes et de l’œdème papillaire à l’arrêt, et la récidive après réintroduction de l’ATRA confirment l’imputabilité de cette molécule dans l’hypertension intracrânienne.  Dans nos deux cas, cette complication survient dans les 3 premières semaines après initiation, atteignent les patients jeunes et régresse à l’arrêt du traitement avec peu ou pas de séquelle.

Conclusion

Des symptômes comme les céphalées, les douleurs oculaires, les troubles oculomoteurs doivent faire suspecter le diagnostic d’HTIC secondaire à ATRA chez les patients traités pour leucémie aiguë et impliquer un examen ophtalmologique rapide afin d’éviter l’atrophie optique séquellaire.